Avec Valemon, la Légende de l’ours blanc, le réalisateur norvégien Mikkel Braenne Sandemose adapte pour son premier film d'animation un classique du folklore scandinave, sur un scénario de Maja Lunde (Une histoire des abeilles). Sous la bannière d'une coproduction européenne solide (Belgique et Norvège), il propose une aventure visuellement somptueuse, où nature majestueuse et magie ancestrale offrent un décor envoûtant.
Le choix de l'animation 2D, soignée et volontairement intemporelle, donne au film un charme rare aujourd'hui. Ce style séduira sans doute les amateurs de graphismes traditionnels, mais pourrait laisser de côté un jeune public plus habitué aux rythmes rapides et aux visuels en 3D éclatante.
Car si l'univers est riche et la direction artistique magnifique, le rythme du récit pose davantage problème : malgré l’alchimie naissante entre Liv, jeune fille intrépide, et Valemon, l’ours mélancolique, de nombreuses séquences s'étirent en longueur. Les jeunes spectateurs comme les adultes risquent de ressentir une certaine lassitude face à une narration qui avance parfois difficilement, notamment par le fait que les nombreuses chansons ne dynamisent pas vraiment le récit.
Pour autant, Valemon conserve un charme certain : son refus d'imiter les standards hollywoodiens, son attachement sincère au folklore scandinave et sa beauté plastique en font une proposition singulière, précieuse même. Il s'agit d'une œuvre ambitieuse, pleine de bonnes intentions et d’un vrai respect de son jeune public, même si la magie opère de manière inégale.
En résumé, Valemon, la Légende de l’ours blanc est un beau film, souvent fascinant visuellement, mais qui aurait gagné à resserrer son récit pour maintenir pleinement l’attention de tous les âges.