Les Lois de l’amour, un titre bien choisi car on rencontre ici la loi de l’Etat et la loi de la jungle. Le réalisateur estonien, Kullar Viimne, aborde en effet la question de l’homosexualité dans nos deux pays. D’un côté, il suit le mariage de Moussa et Rinaldo, deux hommes belges qui convolent en toute légalité et avec bonheur à l’hôtel de ville de la Grand Place de Bruxelles. De l’autre, il expose le témoignage en voix over, sur des images vides de présence humaine de l’Estonie, d’une jeune femme violée par un taximan qui voulait lui “apprendre à aimer les hommes” et à qui même la police ne portera pas secours.
C’est un brin facile de produire de l’effet avec des comparaisons comme celles-là, mais le procédé a l’avantage de faire coexister deux approches esthétiques et de démontrer l’existence d’une Europe à deux vitesses, culturelles si pas économiques. Le film, très (trop?) simple au final, adresse aux compatriotes du réalisateur un message d’espoir. À nous, il parlera malheureusement moins, si ce n’est pour provoquer une indignation, voire, espérons-le, une révolte bien légitime face à la discrimination dont sont toujours victimes les homosexuels dans les pays de l’ancien bloc soviétique, alors que l’Estonie, par exemple, est un pays à la pointe en matière de nouvelles technologies.