Une myriade de possibilités s’offre aux graphistes qui s’essaient à cette technique. Les dessins animés se superposent ainsi ici aux collages figés choisis avec soin. Malgré l’aplat des couleurs et le minimalisme de certains traits, le résultat en vaut la chandelle grâce à la trame.
Le film commence par un étrange rêve nimbé de mystère. Après quelques hésitations, le spectateur est vite rattrapé par l’isolement qui tiraille chaque personnage, par l’inexorabilité de la nature… Résultat: un ensemble paranormal et léché. Le mystère plane sur l’océan. Les méduses cachent-elles une identité distincte? Qui sont ces sirènes trompeuses? Finalement, l’aspect surnaturel du court-métrage et sa forme particulière se marient à merveille.
En outre, le genre (au sens sociologique du terme) y joue un rôle déterminant. Le personnage principal incarne la figure d’un paternalisme condescendant et autoritaire. Sa femme, quant à elle, personnifie le désespoir d’une femme-objet réduite à son pur aspect utilitaire. Un contraste symbolique et saisissant pourrait dès lors être finalement établi entre la rudesse, la dureté des hommes de l’équipage et la suavité, la délicatesse de ces nymphes qui auront le dernier mot…