Elles le clament avec résolution : leur choix de ne pas pratiquer la non-mixité dans leur école est tout aussi politique que leur performance quasi dénudée et sexuellement explicite dans des milieux moins ouvertement queer ou féministes. Leur volonté activiste réside dans leur désir tenace de sortir de leur bulle, de leur zone de confort et de se confronter aux opinions négatives d’autrui tout en accueillant les personnes non queer dans leur cercle. Souvent, on raffole de leur danse mais la critique sur leur manque de vêtements est fréquente, ce qui démontre que le corps féminin reste empreint de honte dans l’espace public bruxellois, aussi artistique soit-il. Elles racontent notamment l’anecdote sur ce groupe de musique désireux de prime abord de les accompagner sur scène, mais finalement réticent face à leur message politique trop incarné à travers leur corps.
Le film nous touche grâce à son message puissant sur cette danse et leurs performances : elles libèrent les émotions individuelles tout en créant une communité plus soudée, une véritable famille où la douceur et la sensualité deviennent des valeurs imprégnées d’autant de vulnérabilité que de force. The Jezebels offre cet espace où la sexualité est avant tout un lieu d’exploration, de quête et d’hésitation plutôt qu’une définition figée.