Plus tard, par hasard, dans les rayons d’une librairie, la cinéaste tombe sur l’ouvrage, Ostende, premier volet de la série Derrière, édité chez Frémok. Elle se perd dans cette balade picturale dans les Flandres proposée par celle qu’elle a rencontrée plus tôt, les pieds dans l’eau, Dominique Goblet.
La rencontre n’était pas fortuite. Comme dans les paysages de l’illustratrice, le film de la réalisatrice montre ce que tout le monde ne voit pas, ce qui se cache derrière l’évidence, ce qui doit se trouver, ce qui se révèle à celui qui regarde, vraiment. Des reflets, des ombres, des gestes furtifs. Davina mélange les images, les photographies, les illustrations de Dominique et les voix off des deux femmes qui racontent leurs rencontres au gré du temps.
Deux femmes, deux parcours de vie, du Liban à la Belgique, des cœurs fatigués, deux artistes qui se trouvent au bon moment d’une vie. Comme Irène, cette sexagénaire convoquée dans Ostende, qui se plonge dans l’eau froide, Dominique dégrafe son soutien-gorge sur cette plage isolée et désolée. Ostende comme un refuge, comme une absence, comme une trêve avant un nouveau printemps, comme une solitude obligée. Une ligne d’horizon qui répare et réunit quand le jour était parfait.