Dès le générique, les formes abstraites et géométriques s'entrechoquent, explosent ; seules les couleurs bleu et rose domineront, se troublant parfois lors de mélanges organiques. L'ironie, le rythme cadencé et porté par l'excellente musique de Why the Eye marquent une première partie où l'idéal d'une sexualité « primitive » est cadenassée par les clochers et les tapis des religions. Les rapports femmes-hommes figés dans des normes étriquées sont joyeusement dépeints par la fluidité du trait, ses possibilités infinies de transformation et ses capacités de créer le rire. Des années 50' à la période hippie, la réalisatrice retrace ces rapports de domination avec force et volonté de résistance. C'est aussi la critique hilarante des rapports de couple à l'heure de l’auto-centrisme induit par les réseaux sociaux et les nouvelles normes corporelles et sexuelles.
La seconde partie est une magnifique proposition de rapports hommes-femmes nouveaux, pacifiés, joyeux. Portée par la musique adoucie de Flying Chairs à nouveau en « symbiose » avec l'inventivité de l'animation, l'animalité y est toujours présente, poétique et symbole d'une sexualité débarrassée des tabous et pour le moins orgasmique.