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Si tu étais dans mes images de Lou Colpé

Si tu étais dans mes images de Lou Colpé présenté lors de la 11e édition des Rencontres Images Mentales du 20 au 23 février

Il est mort. Trois mots qui résonnent à l'intérieur, trois mots qui tremblent, frissonnent. Trois mots de trop. Trois mots qui changent tout. Trois mots qui bouleversent. Encore faut-il les assimiler, les avaler, les digérer. Petit à petit. Mais parfois, c'est dur, insurmontable, maladroit, douloureux, parfois on ne peut pas, parfois on n'y arrive pas. La jeune réalisatrice Lou Colpé a perdu un ami le 7 décembre 2014. Il est mort on lui a dit. Il est mort là-bas, en South America. Puis, il faut qu'il revienne, dans une boîte. Il faut qu'il traverse les contrées, les eaux, les douanes, les frontières avant de regagner la terre mère.

Comment vivre après la mort ? Comment vivre un deuil ? Comment survivre ? Chacun fait comme il peut avec les moyens du bord. Pour Lou, ce sera son téléphone portable qu'elle a dégainé pendant un an, des images sur 365 jours après ce 7 décembre 2014. Des images de tout, de rien, des images glanées ça et là qu'elle collectait, sans trop savoir. Jusqu'au jour où elle a accepté, jusqu'au jour où ces trois mots "Il est mort" ont été assimilés, sont enfin devenus vivants.

Un documentaire pour la jeune diplômée de l'ERG, un petit format, un grand hommage à son ami disparu. Continuer à voir la vie qui suit son cours, rythme saccadé, lent, vif, ça dépend des jours, ça dépend de l'humeur. La vie continue. Lou mêle les images, le jour, la nuit, les mélodies mélancoliques, les silences, ses écrits, des phrases éparses jetées sur le papier, sa voix off, des regards furtifs.

Si tu étais dans mes images, c'est un beau voyage à la fois singulier et universel. C'est le voyage du deuil, c'est le voyage de la vie après la mort. Un chat sur un trampoline, une biche qui surgit, un fauve qui croque, une tasse vide, un déhanché endiablé sur Starflam, un feu d'artifices, des clics sur le deuil, une clope au soleil, le sourire d'un nouveau né, la fragilité d'un battement d'ailes, toutes ces petites choses d'un grand quotidien, lui en filigrane.