Ce premier court métrage en tant que réalisatrice de la comédienne Kadija Leclere, qu’on a vue notamment dans Joyeux Noël, Rachid de Sam Garbarski et In vino veritas de Manuel Gomez, pourrait être une parabole du lien ambigu qui lie l’exilé-émigré à la terre mère; attirance et méfiance, nostalgie d’un souvenir idéalisé et choc du sentiment d’envie qu’il suscite auprès des autochtones.
Cette jeune Sarah veut connaître, voir, toucher la mère qu’elle avait idéalisée dans son imaginaire d’orpheline et découvre, face à elle, une femme qui se démène pour survivre et pour qui tous les moyens sont bons pour sortir de la pauvreté qu’elle se figure être la sienne par rapport à cette richesse des pays du Nord.
Le voyage de retour aux racines débute et se termine par les images que la plupart des émigrés marocains connaissent; l’arrivée par bateau au port, accueillis par une énorme pancarte « Bienvenue dans votre pays » et le départ sur le pont duquel on voit la ville se rétrécir pour disparaître. La tristesse que Sarah avait dans les yeux à son arrivée ne l’a pas quittée, comme elle est venue, elle repartira.