Nowhere man, deuxième long métrage de Patrice Toye, poursuit le cycle des identités. Thomas rêve de deux vies ou, plus précisément, d'avoir une seconde vie, de se procurer un nouveau départ. Il met donc en scène sa propre mort, non pas comme Charles Quint pour écouter à l'aise et seul dans une église comble le Circumdederunt me gemitus mortis de Cristobal de Morales (1), mais pour se réfugier dans une île lointaine. On se doute que la vie style Robinson Crusoé est moins intéressante que celle imaginée par les lecteurs de ce roman du XVIIIe siècle, écrit par Daniel Defoe. Un film surprenant à notre époque dominée par le paraître et dont Wim Wenders a dit le plus grand bien.
Lire les critiques de Cinergie sur ces deux films: Nowhere et Rosie
Bientôt en salles, début 2013, Little Black Spiders, son nouveau film.
(1) Petit supplément pour les amateurs de polyphonie. Morales avait également composé La Missa pro defunctis à cinq voix, destinée à Isabel du Portugal, femme de Charles Quint et interprétée à Saint-Pierre de Rome (en 1532). Mari et épouse, donc.
Enfin, récemment, Boris Lehman, le 28 octobre 2012, a organisé ses funérailles à Waterloo avec une fanfare populaire et sa caméra Arriflex, of course.
Rosie et Nowhere man de Patrice Toye, édités par Cinéart, diffusés par Twin Pics.