En moins de 45 secondes Leo Becker a planté son décor, situé son histoire de façon magistrale et convaincu le spectateur qu’il a devant lui quelque chose qui sort de l’ordinaire. Visuellement d'abord, car la technique est peu courante, et moins simple qu’il n’y paraît de prime abord (rien que les problèmes d’étalonnage et de calibrage…). Sur le plan sonore ensuite, où le jeune homme, qui compose également des musiques électroniques, réussit d’emblée à créer une ambiance empreinte de fantaisie et de légèreté. Quant à l’animation et la narration, le pensionnaire de La Cambre progresse au rythme d’une idée toutes les cinq secondes.
Avec amusement, on suit d'un œil complice les péripéties de cet enfant robot turbulent que son père essaie de cadrer tout en étant lui-même inconscient des conséquences de ses actes. Une histoire simple même si elle se révèle sans doute moins naïve qu’il n’y paraît. Le message n'est qu'un objectif collatéral pour Robo qui a surtout pour ambition, en 2 minutes et 52 secondes, de créer un petit clip amusant et rythmé, à la réalisation soignée. En ce laps de temps très court, Leo Becker circonscrit parfaitement son sujet, de façon diablement efficace (voyez la manière dont la fin de l'histoire est intégrée dans le générique).