Le 27 mars à 19h :
L'Échiquier du vent, Mohammad Reza Aslani, 1976, 100'
Lorsque les enfants du réalisateur Mohammad Reza Aslani tombent sur une pile de bobines de film ornant la vitrine d'un bric-à-brac de Téhéran en 2014, ils sont stupéfaits de découvrir parmi elles une copie intacte du film. Une fois le film transporté clandestinement hors du pays jusqu'à Paris, le World Cinema Project de la Film Foundation, et la Cineteca di Bologna prennent sa restauration en charge.
Racontant l’histoire mystérieuse d’un meurtre, dans une ambiance d'époque à vous donner froid dans le dos, L'Échiquier du vent se déroule dans un manoir richement décoré, éclairé à la bougie, où les héritiers d'une fortune familiale se disputent le contrôle de la succession de leur matriarche récemment décédée. Le cinéaste et poète Mohammad Reza Aslani (1943, Iran) est surtout connu pour ses films expérimentaux et ses documentaires. Il a étudié la peinture à l'université de Téhéran et est diplômé de l'École technique de télévision et de cinéma. Aslani est également un poète renommé et il a été une figure influente de la poésie de la nouvelle vague iranienne.
Le film sera précédé par le court-métrage The Crown Jewels of Iran de Ebrahim Golestan. Ce court métrage a été commandé par la Banque centrale d'Iran pour célébrer la collection des joyaux de la couronne appartenant à sa trésorerie. Golestan s'est attelé à la tâche et a créé cette œuvre visuellement époustouflante, mais en la transformant en un commentaire sur les vies mensongères et décadentes des rois passés. Bien entendu, le film n'a pas été apprécié par le régime du Shah et a été lourdement censuré. La Cineteca di Bologna a magnifiquement restauré l'œuvre, qui peut désormais être vue dans son état d’origine.
Ebrahim Golestan (1922, Iran) exerçait comme journaliste et romancier avant de se tourner vers le cinéma. Golestan a fondé son propre studio de cinéma en 1958 grâce à un prêt des compagnies pétrolières occidentales. Au lieu d'engager des professionnels, il a recherché de jeunes talents avec lesquels il a formé une équipe diversifiée.
Sous prétexte de prendre des photos des passants, la réalisatrice prend le pouls de l’Iran à la veille des élections de juin 2009, qui verront la reconduction de Mahmoud Ahmadinejad au pouvoir. Le film dresse le portrait d’une société avant, pendant et après les élections, courte période de rêves où un changement se dessine.
À partir d’un manuel datant de la révolution islamique, la réalisatrice apprend à lire et à écrire le persan, sa langue maternelle. Progressivement, le didactisme des leçons est détourné en un collage poétique et visuel qui questionne le sens d’une révolution.Les projections seront suivies d'une conversation avec Sanaz Azari et Bamchade Pourvali.