Très vite, un homme essaie de sauver sa vie sans y parvenir. C’est un groupe isolé qui pêche son corps pour le transférer dans le Nkondi, un des fétiches du peuple Congo. Cette idole mystique a pour fonction de repousser les malfaiteurs ou les ennemis, et ce, en enfonçant un clou pour attacher la malédiction. Sachant ceci, la vue du Nkondi entièrement recouvert de clous indique sans rien exprimer le nombre de massacres subis.
Ce récit nous transporte dans une traque pour la justice. Une chasse qui, on le comprend avec la dernière séquence, n’a toujours pas cessé. Ce film agit comme un message. Un message évidemment pour la mémoire, mais aussi pour la lutte contre les crimes impunis. Un message aussi qui replace l’aspect mystique comme seule solution restante pour le salut du peuple congolais.
Avec Nkondi, Frederik Palmaers, Michael Palmaers et Daniel Cattier livrent un court-métrage aussi percutant que nécessaire. En mêlant réalisme historique et dimension mystique, le film nous rappelle que les blessures du passé ne sont pas refermées et que la quête de justice demeure inachevée. À travers l’image puissante du Nkondi couvert de clous, symbole de souffrance et de résistance, cette œuvre nous interpelle sur la persistance des crimes impunis et l’importance du devoir de mémoire. Un film aussi bref qu’intense, dont l’écho résonne bien au-delà de l’écran.