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Minicélium de Milo Szalkovski et Léa Yancis

Animer, c’est aussi créer de toutes pièces un univers nouveau, avec ses propres règles et sa clique de personnages parfois plus comiques les uns que les autres. Dans Minicélium, de Milo Szalkovski et Léa Yancis, il faut peu d’imagination pour se laisser emporter par cette protagoniste attachante, tant ce monde rondouillard semble cohérent et convaincant. D’autant que, prête à venir à la rescousse de pauvres champignons sur le point de finir dans la casserole de sa grand-mère, la petite fille mène tambour battant le rythme d’un court métrage aussi frénétique et drôle que son héroïne.

Dans ce monde comique et coloré, aux inspirations manga et anime évidentes, on est rapidement conquis par l’entrain de cette enfant pleine de fougue, dont les émotions vont jusqu’à animer son ruban au gré des colères et des déceptions. De gags en gags, les cinéastes nous font vivre et revivre les combines espiègles de l’enfance, où l’imagination dépasse volontiers la réalité.

Cette réalité, Milo Szalkovski et Léa Yancis s’amusent à la triturer au gré des aventures de leur héroïne, transformant les espaces et créant des plans et des décors uniques, parfois volontairement tordus pour en accentuer la grotesquerie mais jamais dans l’excès. En résulte une atmosphère chaleureuse, où bruitages et sons nous ramènent nous aussi vers les souvenirs de notre enfance, là où les champignons méritaient tous les destins, sauf celui de finir dans notre assiette.

Une très belle réalisation aux couleurs chatoyantes, et à la chute toute aussi délicieuse.