Mélanie Couraud : J’ai suivi l’évolution de la Big Family, une association où on faisait un travail de promotion pour le court métrage belge avec, au début, un petit catalogue qu’on promouvait dans différents festivals à travers le monde, ce qui permettait d’avoir un contact très concret avec les producteurs, les réalisateurs et le public. C’était d’autant plus intéressant, qu’on avait l’opportunité de voir beaucoup de films. Tout doucement, dans ce travail de promotion, on a réfléchi à la visibilité des films courts, limités aux festivals et bénéficiant de petites cases sur les chaînes de télévision.
Parallèlement à cela, s’est développé le DVD. A la Big Family, nous avions fait un DVD pour promouvoir nos films, avec un travail de bandes annonces, etc. Au vue du succès, on s’est rendu compte que le DVD était un support idéal. On a commencé par faire un travail de terrain en s’interrogeant sur la pertinence de l’idée et sur l’étendue de la demande. On a réalisé que les gens avaient une grande ouverture face à ce format, ce qui est sans doute lié à un rythme de vie trépidant.
C’est un comportement assez nouveau. Nous avions la volonté de montrer des films avec des personnalités très fortes, conçus par de jeunes réalisateurs bourrés de talent, c’est le cas de Flatlife ou d'Alice et moi. Pour moi, ce qui est important, c’est la diversité dans les personnalités des auteurs et la variété des univers qu’ils apportent. Jonas Geirnaert est quelqu’un d’engagé qui montre que l’animation ne sert pas qu’à divertir les enfants, qu’il y a des idées derrière et que c’est un art pour les adultes aussi. Alice et moi de Micha Wald est un film léger, une comédie burlesque pertinente et engagée. La Femme seule de Brahim Fritah est un film radicalement différent mais véritablement engagé sur les thématiques contemporaines. Pour nous, il est, et il sera toujours très important de montrer la diversité, de présenter un éventail de jeunes cinéastes d’aujourd’hui, avec une patte, un style vraiment contemporain.