Au-delà de la simple blague, Master of None résonne comme un écho de 2020, année mortelle pour les artistes privés d'expositions, de concerts, de scènes ou même simplement d'inspiration. Nombreux ont été les projets que nous avons pu voir fleurir sur les réseaux, nombreux ont été les artistes qui ont rivalisé d'inventivité pour garder l'art dans nos esprits, mais il n'en reste pas moins que ces confinements multiples ont d'abord et avant tout causé un traumatisme sans précédent pour la culture et l'art, sempiternel parent pauvre de nos régimes économiques et sociaux occidentaux.
Entre constat et pamphlet, Daniel Scott balance un film-somme sur la résilience de l'artiste, entre échecs et explorations, entre errements psychologiques et cynisme assumé. Une ode à la créativité mêlant les styles d'animation et de représentation dans laquelle on se plait à se noyer. À moins que ce ne soit peut-être simplement que l'expression ou l'aveu d'une impuissance face à un monde qui nous dépasse, ou encore un trop-plein ou un ras-le-bol, comme nous en avons tous ressenti durant cette année écoulée.