Le réalisateur s'amuse de ces stéréotypes : c'est l'homme « masculin » qui engage la drague, se montre entreprenant, bavard et actif. Le garçon plus « féminin » est farouche, distant et taiseux, refusant ces avances insistantes. Au fil de leur déambulation nocturne dans les rues bruxelloises, le dragueur développe une technique de séduction particulièrement efficace. Malgré certains défauts formels dont des ralentis un peu maladroits, David San Juan prend le contre-pied de la description d'une sexualité gay hédoniste. À l'apparente naïveté des jeux amoureux, il oppose la douche froide des lendemains qui déchantent. Les masques tombent et le gentil séducteur s'avère être un vil profiteur. Grâce à une fantaisie et un certain humour « camp », ce court évite de tomber dans le pathos et parvient à maintenir une légèreté bienvenue.