Muet, uniquement illustré par la musique africaine qui rythme les pas de la jeune fille, le film de Pollefort emmène son héroïne dans un pays où elle ne trouvera que désillusions, où la couleur de sa peau la ramènera après bien des péripéties à la seule issue possible : la frontière.
Un pays qui rappelle celui de Sarkozy ?
Beau, drôle et émouvant, agrémenté de dessins virtuoses, Le voyageur est un de ces petits films qui, en 6 minutes seulement, en dit beaucoup plus que bien des longs discours.
La vaillante équipe de Cinergie.be l’a bien compris puisqu’au terme d’une délibération houleuse au cours de laquelle presque aucun animal ne fut maltraité, elle a décidé d’attribuer à Johan Pollefort son Grand Prix pour la deuxième année consécutive. Un Oscar, c’est bien. Un Grand Prix du court-métrage d’animation de Cinergie au Festival Anima, c’est encore mieux : c’est la cerise sur le gâteau pour un petit film qui, à n’en pas douter, fera le tour du monde sans être reconduit à la frontière.