Est-ce un film sur le patrimoine culturel ? Évidemment non ! À moins, en premier lieu, de vouloir que les surréalistes sortent le révolver de leur poche et vous tirent dessus; en second lieu parce qu'ils sont des pirates et ne font pas partie d'une planification culturelle que dominerait le marché; en troisième parce que l'expérience continue dans le présent, comme nous le montre le film de Claude François.
Sans doute est-ce la raison pour laquelle certains ont cru découvrir les cartes postales d'un musée des Beaux-arts et ont donc été surpris de découvrir le récit d'une expérience qui n'est pas achevée.
Expérience logique et magique des mots, jeux de transformation phonétique et graphique de la littérature aux images, le surréalisme Made in Belgium nous est conté par le cinéaste, et ce, dans un désordre alphabétique propice aux nombreux rebondissements inattendus : de Paul Nougé à Tom Gutt en passant par Marcel Marïen, Jacques Lacomblez, Louis Scutenaire, Achille Chavée, René Magritte et quelques autres acteurs de différents groupes. Leur souci consiste à dé-corseter, comme des corsaires, un monde ennuyeux. Le surréalisme n'est pas une institution, n'essaie pas d'être communicationnel, il s'agit d'une philosophie de vie.
Le désordre alphabétique, réalisé par Claude François édité et diffusé par Image création.