Se définissant lui-même avec malice comme une « fantaisie bucolique », le film se dévoile petit à petit comme la pépite gore et drôlatique d’un cinéma trop rarement vu dans le paysage belge, celui de l’horror comedy. Un genre que les deux réalisateurs-scénaristes abordent avec une foule d’idées et de clins d’oeil pour le plus grand bonheur de ceux qui se laisseront convaincre.Se jouant des défis techniques imposés par le tournage avec un animal sauvage, Méryl Fortunat-Rossi et Xavier Seron torturent et mutilent leurs personnages sans vergogne, à grands renforts d’hémoglobine et de mélodies entraînantes. Leur casting vaut le détour, porté par des étoiles du cinéma belge comme Catherine Salée, Jean-Jacques Rausin et Jean-Benoit Ugeux que l’on a depuis retrouvés dans les séries télévisées La Trêve ou Ennemi Public.
Entre punchlines à la limite du politiquement correct et cabotinages délicieux, la troupe porte le film au rythme des conseils plus ou moins avisés de la voix-off de Frédéric Rioux, et son accent à croquer. Bourré d’inventivité, de bonnes idées et de bonne humeur, L’Ours noir fait date dans la production cinématographique belge. Magritte du meilleur court-métrage de fiction en 2016, il enchaîne les prix et les sélections dans les festivals de genre d’ici et d’ailleurs, et reste toujours un plaisir à découvrir, et une belle porte d’entrée dans le cinéma de ces deux réalisateurs belges de talent.