Même si les accusés, pendant les huit mois de la durée de ce procès, diront n'avoir rien vu, rien entendu et qu'il n'y a aucune preuve pour prouver le contraire, sauf en ce qui concerne les fiches sur l'heure des coups de téléphone portable qui trahissent tout le monde. Le général Numbi, quant à lui, n'est pas accusé, c'est un témoin qui ne sait pas grand-chose, sinon rien. Tout semble s'être fait à son insu et contre son gré.
Mené par la cour militaire contre la police, le processus se veut exemplaire. Pourvu que les apparences, vis-à-vis du pouvoir en place, soient sauves, même s’il y a des moments d'un humour involontaire, digne d'une série télévisée. Contre toute attente, Daniel Mukalay, inspecteur principal de la police (l'un des cinq accusés) répond au Président du tribunal et lui dit que l'armée raconte une fiction à la population congolaise qui suit le procès dans la salle et à la télévision. En somme qu'il n'est pas le seul à pratiquer un storytelling. Le souci consiste à savoir quel est le scénario (armée ou police) qui convient le mieux au pouvoir en place. Tout est dit. Un documentaire saisissant.