Nous les retrouvons à la campagne, contraints et forcés, pour une thérapie de groupe peu conventionnelle, animée par l’excentrique Omega (Marina Hands), une psy new age aux méthodes déroutantes, qui va tout faire pour les aider à aller mieux, avec ou sans leur consentement, par exemple en les enterrant vivants pendant des heures au soleil comme David Bowie dans Furyo ! Livrés à eux-mêmes dans une nature (moyennement) hostile (pas de wifi !), entourés par les serpents et les loups, nos citadins dépressifs vont devoir se débrouiller pour « survivre » et s’entraider pour retrouver leur mojo. D’abord, faire connaissance dans la mauvaise humeur la plus complète. Ensuite, faire contre mauvaise fortune bon cœur et monter les tentes, préparer la tambouille, éviter les champignons hallucinogènes… Ils vont s’engueuler, rire, pleurer, affronter divers dangers, surmonter des obstacles, puis, inévitablement, se forger des amitiés pour la vie et faire de grands pas vers la guérison.
Soyons honnêtes, nous ne donnions pas cher de la nouvelle comédie de l’actrice / réalisatrice Audrey Dana après son atrocement vulgaire Si j’étais un homme (2017). Mais cette variation franchouillarde sur l’excellent City Slickers (La Vie, l’Amour, les Vaches – 1991), malgré son statut de comédie familiale calibrée pour le prime time, est plutôt une agréable surprise. Certes, le récit est prévisible de A à Z et on sait dès le départ que tout finira bien dans le meilleur des mondes. Mais on saluera l’investissement d’un groupe de comédiens très justes, touchants, ainsi que l’originalité du point de vue : le « mâle-être » vu par les yeux d’une femme réalisatrice qui éprouve une profonde tendresse pour chacun de ces hommes malgré leurs imperfections. Le groupe fonctionne particulièrement bien à l’écran, chaque acteur ayant l’occasion de se distinguer sans voler la vedette à ses partenaires. Qui plus est, le film prend garde d’éviter certains lieux communs trop présents dans la comédie française moderne (le cynisme, la vulgarité, l’infantilisme, le slapstick). Hommes au bord de la crise de nerfs aurait plutôt tendance à aller vers la sobriété, à privilégier l’émotion et le dialogue, sans (trop) tomber dans la caricature. On rit donc de bon cœur à ce gentil feel-good movie qui ne révolutionne rien, mais dont la pudeur est la bienvenue.