Réunis dans les salons de l'hôtel Méridien, les membres de l'APPCB ont donc, cette année encore, procédé au vote. Les débats furent, comme toujours, animés et passionnés. ... And the winners are... Le meilleur film de l'année est Bu San du réalisateur Taiwanias Tsai Ming-liang. Bu San est sorti en Belgique sous son titre anglais: Goodbye Dragon Inn. Le film est une évocation magique, par Tsai Ming-liang, d'une dernière séance de cinéma dans un vieux cinéma de quartier laissé à l'abandon par ses propriétaires et les passants. Un jeune homme d'origine japonaise se réfugie à l'intérieur du cinéma pour se protéger de la pluie. L'ouvreuse infirme et le projectionniste n'ont jamais eu l'occasion de se rencontrer bien qu'ils travaillent dans le même cinéma. Sur l'écran est projeté Dragon Inn, film chinois à succès des années 60. Dans la salle, l'homme remarque deux individus qui ressemblent aux acteurs du film. Uniques spectateurs, ils regardent et se souviennent. Sont-ils bien vivants ou ne sont-ils que deux esprits qui ne veulent pas quitter le lieu? Pour les membres de l'APPCB - c'était un vrai hommage au sens même du cinéma, fait par le réalisateur avec beaucoup d'humour, et beaucoup d'amour. Bu San, qui avait déjà été distingué par la presse au Festival de Venise 2003 (prix de la presse internationale), a obtenu le prix, devant Le Retour du réalisateur russe Andrei Zviaguintsev.
Le Prix Humanum , quant à lui, est attribué à Gegen Die Wand de Fatih Akin. "L'Ours d'or du festival de Berlin 2004, signé Fatih Akin, est un regard sans concession sur le mal-être des Allemands d'origine turque. Une histoire d'amour et de déchéance servie par deux acteurs époustouflants de vérité. Pour échapper au carcan de sa famille et aveuglée par l'apparente liberté de ses amies occidentales, Sibel, 17 ans, convient d'un mariage de convenance avec Cahit, 40 ans, un peu zonard, un peu toxico. Ceci fait, ils brûlent chacun leur vie, jusqu'au bout de la nuit." (A. Lo. La Libre Cinéma)
Les journalistes de l'APPCB ont distingué Gegen Die Wand pour son regard nuancé sur les relations entre les communautés turque et autochtone d'Allemagne, pour sa description précise et sans complaisance de la diversité de la communauté turque. Mais aussi pour la qualité de son écriture, pour son sens de la narration et pour sa remarquable direction d'acteur. Il répond aux aspirations qui ont présidé à la création du prix, qui est de mettre au valeur une oeuvre favorisant la compréhension entre les cultures.