Le ciel est lourd mais tout va bien dans le plus carré des mondes : elle habite une jolie maison, s'ennuie à table et soupire sans arrêt, comme si elle imitait ses parents, gentils et bien comme il faut, mais un peu à la masse, étranges parfois, et bientôt hystériques : papa n'a jamais été à une maladresse près et trouve normal de prêter Pitou à un collègue de bureau, pour la reproduction. La quoi ? Maman regarde papa, qui regarde maman.
En plus, aux dires du collègue en question, Pitou serait pédé ! Maman regarde papa. Euh, un lapin mou ! C'est… enfin, c'est sale, voilà ! Oui, c'est ça, c'est comme les voisins, ceux de derrière… Et quoi ? C'est délicat, d'accord, mais quand il s'agit de parler de cul, par exemple, 'y a plus personne qui a des couilles ? Caroline ne fait plus ses devoirs. A la façon du rat en cage de Sitcom, de François Ozon, la petite bête prostrée dans son silence fend la grisaille de la névrose installée : la crise de nerfs gronde et les premiers éclairs jaillissent, tournant en ridicule l'esprit niais et ovin des bien-pensants qui se confondent en balourdises. Excellents, les comédiens s'en donnent à cœur joie dans ce qui, aux yeux de la fillette, devient une farce grossière. Le film français de Pierre Pinaud, Gelée précoce, était une première diffusion en Belgique.