Tous les jours, que l’on s’en cogne ou s’en émeuve, la banalisation de la violence étatique s’insinue dans nos esprits et nos habitus. Acteurs vedettes de cette sombre farce, les forces de l’ordre comme les jeunes issus de l’immigration, deviennent rouage de ce mécanisme de coercition. L’opposition créée, et largement scénographiée par le discours politique, devient parabole.
C’est là que le film de Sébastien Petretti tape juste. En mettant en scène des protagonistes pour lesquels l’habitude a pris le pas sur l’affect, il déshabille le rapport social de son antagonisme et de sa charge morale. Ne reste alors que la mécanique crue de l’exercice du pouvoir dans toute son absurdité perverse.
Écrit sur le mode de la comédie, le film louvoie adroitement entre des pièges gros comme des maisons ( de très gros pièges donc ) quand il s’agit de parler de jeunesse ou de violence policière et parvient à faire rire en abordant un sujet pas drôle du tout.
Il est visionnable gratuitement sur internet via le lien : www.etatdalertesamere.com