Dès les premières images, l’univers ultra masculin du top management dans la finance est mis en lumière. En effet, les femmes ne représentent que 3% du top management. « Quelle serait votre attitude si, en tant qu’homme, chaque fois que vous allez en réunion depuis la fin de vos études, vous n’aviez pris la parole que face à des femmes ? »
Le fil conducteur de Dragon Women est donc de dévoiler les stratégies adoptées par ces femmes de pouvoir pour survivre et s’imposer dans ces milieux masculins ultra-compétitifs. Ne se limitant pas à l’ascension verticale dans une organisation, Dragon Women est doté d’une dimension philosophique indéniable. Ce documentaire ne concerne pas les passionnés de finance uniquement en ce sens qu’il analyse comment le pouvoir façonne l’être humain ou, inversement, comment l’être humain se façonne pour accéder au pouvoir, et ce qu’il soit un homme ou une femme.
En accordant de l’importance à la conciliation de la vie de famille avec les responsabilités professionnelles qui incombent au top management, Frédérique de Montblanc donne la parole à ses cinq protagonistes et leurs proches ou maris avec une diversité de situations familiales suffisante pour que tout le monde s’y retrouve. De la femme célibataire à la femme marié avec mari au foyer, on aborde là des questions encore malheureusement problématiques dans nos sociétés.
Dragon Women est un magnifique documentaire qui interpelle et questionne sur le sens de la vie. Les images capturées aux quatre coins du monde reflètent parfaitement cette déconnection qui existe entre le monde financier et le reste de la société civile. C’est un peu comme si la bulle financière avait absorbé ses membres sur une autre planète hors de la réalité et du temps. En attendant une diffusion sur la RTBF à l’automne au plus tôt, ce documentaire très réussi est encore en attente de nouvelles dates de diffusion en salles de cinéma au moment où l’on écrit ces lignes.