Ce dernier, dont les activités semblent louches et illégales au Royaume-Uni, va alors utiliser ses connaissances du milieu de la pègre pour tenter de faire subsister l’entreprise familiale. Quitte à pactiser avec les mafias locales et outre-Atlantique.
Ficelé comme un thriller, les épisodes qui composent cette première saison s'enchaînant grâce à des cliffhangers plus ou moins subtils, Diamants Bruts a le mérite d’être très documenté. Qu’il s’agisse du marché des diamants et de la place d’Anvers comme plaque tournante du secteur, partagé entre des familles juives et indiennes, mais aussi celui de la drogue, et notamment de la cocaïne, aux mains de la puissante mafia albanaise qui inonde de ses produits l’Europe entière. Le clin d'œil au vol du Diamond Center en 2003, cambriolage en plein quartier des diamantaires, renforce à la fois le réalisme et le suspens haletant de la série.
Diamants Bruts tire aussi sa force de références plus ou moins marquées aux séries qui ont eu du succès ces dernières années. Ainsi, au travers du personnage de Noah, mais aussi de son fils Tommy qui ne connaît rien de ce monde juif très religieux, se pose la question de la place du sacré dans la vie, comme dans Unorthodox. Alors que dans le même temps, Noah, ses frères et sœurs Eli et Adina ou son cousin Benny se confrontent, se trahissent, ou se pardonnent dans la quête de l’héritage du vieillissant Ezra, à la manière de Succession.
Cette série belgo-israélienne en profite aussi pour dresser un portrait piquant du monde politique. Ces élites qui, au mépris de la loi ici représentée par l'incisive procureure Jo Smets, protègent les membres du quartier des diamantaires et donc les intérêts économiques de la ville d’Anvers.
Malgré une vraie richesse thématique, grâce à une recherche documentaire poussée, mais aussi une certaine intelligence dans le traitement d’enjeux sociétaux primordiaux par le prisme d’une affaire de famille, la série a quelques défauts. Qu’il s’agisse de la performance générale des acteurs, un peu caricaturale façon soap-opéra, ou les intrigues dont les ficelles sont parfois très voyantes. Ces éléments viennent quelque peu écorner une série finement pensée.
Mais loin d’être un diamant brut, la série a le mérite de proposer un regard neuf sur la culture diamantaire, fleuron d’Anvers, et le trafic de drogue qui y règne, tout en délivrant une série à rebondissements plutôt efficaces.