Back Naar het Futuur !
Mon scénario / est décousu / si ça continue on verra le trou de mon…
Scénario / qu’est décousu…
En vedette, une grande star flamande de l’époque (c’est du moins ce que précise la jaquette…), le cow-boy chantant Bobbejaan Schoepen, une sorte de Roy Rogers belge, sosie de Fernand Raynaud, personnage candide, naïf, idiot et maladroit, un benêt rêvant d’être cow-boy depuis sa petite enfance malgré le fait qu’il n’a pas de cheval ! Un croisement raté entre Pee Wee Herman (en moins drôle) et surtout Chico Marx qu’il essaie de singer sans jamais vraiment y parvenir. L’énergumène va donc se retrouver embarqué malgré lui dans une aventure fantastique où, par le biais d’une machine à remonter le temps (deux boîtes en cartons, quelques bouts de ficelle et deux ou trois boutons qui font « bip » et « blip » et « tuut » feront l’affaire !) il se retrouve propulsé en 1801 dans l’armée de Napoléon au sein de laquelle il devient l’officier de service chargé de crier (ou dans son cas de chanter - soupir...) les ordonnances du grand homme de guerre. Moultes péripéties burlesques et cocasses (mais pas drôles, nuance...) vont s’ensuivre, et le suspense consistera à savoir si l’imbécile congénital pourra rentrer chez lui, en cette bonne vieille année 1962 dans sa DeLorean pour sauver le Doc des lybiens et empêcher le méchant Biff Tannen de... Ah, au temps pour moi, on me fait signe en régie que je m'embrouille dans mes fiches...
Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette Ordonnans a été victime d’une production extrêmement chaotique. Engagé par Verdyck, le réalisateur anglais William S. Edwards déclare vite forfait et quitte le navire sombrant devant un scénario anarchique et absurde, lamentable excuse pour mettre en valeur les talents (il faut bien le dire très limités) de comique de Bobbejaan Schoepen, plus doué pour le chant (c'est toujours ce que dit la jaquette, vous jugerez par vous mêmes!) que pour la comédie. Le film sera terminé un an plus tard par Charles Frank et sortira dans une indifférence quasi générale, avant d’être récupéré par le groupe de rock belge Dead Man Ray en 1998 qui le projette lors de ses concerts.
Décors de carton-pâte, science-fiction de pacotille (Roger Corman lui-même serait consterné par la pauvreté et le manque d’imagination des décors), cabotinage éhonté d’un acteur principal qui ferait passer Aldo Maccione pour Jack Lemmon, humour au ras des pâquerettes, scénario sans queue ni tête… Difficile de voir dans cette production naïve, hallucinante et surréaliste autre chose qu’une curiosité filmique, témoin d’une époque révolue du cinéma « comique » flamand… Le genre d’expérience indescriptible mais finalement pas forcément déplaisante dont on sort en se disant