Une fois toutes les images mises en boîte, attablé avec son monteur, Andrew Bird, complice sur toutes ses réalisations, l'hébétude s'empara de son cerveau; ce n'était pas le film qu'il avait vu dans sa tête ! Qu'à cela ne tienne ! Il décousit la pièce et l'assembla à la manière d'un patchwork fait d'une multitude d'histoires juxtaposées, s'imbriquant les unes dans les autres, mais sans que les protagonistes ne le sachent. Et c'est là où réside la grande force de ce film; cette structure flottante, désarticulée, qui se met au service de la narration : l'impact d'une rencontre dans le déroulement d'une vie, et cette manière ingénieuse de commencer le film avec la dernière scène, reprise en fin de film mais dans son entièreté.
De l'autre côté se situe aux croisements de la vie de cinq personnes, toutes plus étonnées les unes que les autres de se retrouver devant un carrefour, et parce qu'elles se sont laissées emporter par le courant de la vie, elles ont pu vivre, et pour certaine, mourir.
Un film à (re)découvrir, où le regard grand angle de Fatih Akin, élevé entre deux cultures, donne un éclairage tamisé sur le monde, les relations intergénérationnelles, l'engagement politique et où l'on retrouve Hanna Schygulla et Tuncel Kurtiz, l'acteur de Yilmaz Günay, réunis dans un même film.
Dans les bonus, Fatih Akin donne un entretien lors de la sortie du film en Belgique. La genèse et le déroulement du film sont présentés dans une sorte de film-documentaire avec les interventions des comédiens, du monteur, du producteur et même du chef op'; tous ceux qui ont donné âme à une succession d'images.
De l'autre côté de Fatih Akin, DVD Cinéart, distribué par Twin Pics