S’appuyant sur un travail d’archives impressionnant, le film se construit sur base d’images issues de notre patrimoine télévisuel et cinématographique. Les images fusent, se mélangent, se superposent dans un rythme effréné qui en devient presque inquiétant. S’inscrivant dans la tradition du Found Footage, le jeune réalisateur manipule les archives à sa guise afin d’en offrir une nouvelle signification qui ne manque pas de surprendre.
Les personnages, réduits à de simples figurines sans consistance, déambulent comme des marionnettes pantelantes, sur un fond noir. Isolées, elles sont représentatives de cette « grande solitude » à laquelle nous sommes désespérément confrontés car « Même quand on baise, on est seul ».
Contre, tout contre est une critique de cette société où la multitude règne sur nos écrans tels des démiurges qui nous façonneraient. Remise en cause du milieu cinématographique avec ses productions innombrables, ses récompenses à tire-larigot. La télévision propose, nous disposons.
Ce court métrage, particulièrement original et riche tant du point de vue de la forme que du fond, s’apprête à marquer d’une pierre blanche le cinéma expérimental belge.