La réalisatrice a choisi de travailler en improvisation avec des comédiens époustouflants (les Belges Jan Hammenecker et Simon André et la comédienne suisse d’origine grecque Myrto Procopiou) sur une trame à la fois simple et bouleversante. Deux fils narratifs suivent les souffrances et le quotidien de Léo et de Maria, un couple séparé, avant qu’ils ne se retrouvent quand Léo se décide enfin à conduire dans un hospice à Ostende, son père, atteint d’Alzheimer, figure fragile et tendre aux yeux pétillants.
Sans les expliquer, la caméra se coule dans les pas de ses personnages. Elle se colle au plus près de leur corps et de leurs émotions. À quelques événements près qui poussent l’histoire vers son dénouement, la narration tient surtout dans des moments dilatés, parfois insignifiants. Des éclats, des rires ou encore des non-dits racontent l’intimité des personnages. Sans profondeur de champ, les images tournées en DV, fondues et mouvantes, sont elles aussi fragiles. Les improvisations, parfois un peu rugueuses, donnent leurs bégaiements aux longues séquences peu découpées qui maintiennent dans le cadre ces personnages qui titubent sous le poids de leurs hésitations. Et finalement, Comme à Ostende est un film très émouvant, qui, à la manière de ses personnages, se tient bien droit, comme un funambule, sur une ligne ténue et fragile. Il en acquiert beaucoup de force.
Produit par Sébastien Delloye pour Entre Chien et Loup, Comme à Ostende a été coproduit par le réalisateur Frédéric Fonteyne en association avec Patrick Quinet pour Artémis Productions. Le film devrait sortir en salle au printemps 2008, distribué par la structure de distribution d’Entre Chien et Loup, Dreamtouch.