Le réal : « Tu ne fais rien, tu as un regard neutre ».
L'acteur : « Oui, bon, je ne fais rien, je ne dis rien. Bon. C'est la dernière fois, ce n'est pas pour toi, c'est pour l'équipe. »
Action ! Visage neutre.
Gérard, peu inspiré, soupire : « Je ne peux pas, je trouve cela obscène ».
Coupez !
Gérard, aux techniciens : « Etre rien... il ressent des choses ce type... Ce n'est pas évident de comprendre ce que tu veux. Qu'est-ce que vous en pensez ? », dit-il en s'adressant à deux membres de l'équipe.
La scripte : « La première prise est bien ».
L'assistante : « Non, je préfère celle où tu parles ».
Gérard : « Ah, tu vois !»
Le réal rappelle que c'est lui qui décide de la scène qui est le moment fort du film. Le climax, ce qui lui donne un aspect émotionnel. Furieux, Gérard s'en va, rattrapé par le producteur qui essaie de le faire changer d'avis, quitte à faire un compromis, en rappelant à Jonathan qu'il n'a produit ce film que parce que Gérard est bancable et de lui rappeler que le cinéma est un travail d'équipe !
Ce film très drôle, qui évite tout cynisme, nous montre, avec élégance, l'envers du décor.
Sur les mécanismes de production d'un film lisez Manifeste du cinéaste du même auteur-réalisateur.