Le premier film d’Elodie Beaumont, au travers de son personnage principal auquel Lauréna Thellier prête ses traits, fait un écho particulier au mythe des sorcières. Sa connaissance des plantes qu’elle utilise pour des remèdes ou la cuisine, et de la nature plus largement. Sa capacité à tuer une proie avec un simple bout de bois en guise de fusil (c’est du moins ce que le montage nous laisse croire). Son côté reclus. A noter que Mona Chollet dans son livre Sorcières rappelle que ce furent les femmes indépendantes et célibataires qui furent visées par les accusations de sorcellerie. Tout comme celles, sans enfant, qui contrôlent leur fertilité. Deux idées qui collent assez bien au profil de Gaby.
Ajoutons à cela l’omniprésence de la chasse, qui rappelle la traque des supposés sorcières et la boucle est bouclée.
Mais la référence à cette mythologie n’est pas gratuite: le film d’Elodie Beaumont est profondément féministe et la figure de la sorcière en est l’étendard.
Le film est à voir au Brussels Short Film Festival 2023.