Tourné en caméra subjective et à peine neuf (!) plan-séquences, ce western gore de dix minutes, filmé en une nuit face aux hangars de Tour & Taxis, narre l’histoire de deux joueurs de bowling qui, accessoirement, exercent le job de tueurs à gages. Mais problème : lors d’une mission entre deux tournois, ils ne parviennent pas à achever l’une de leur victime !
Avec ce sujet morbide - d’apparence, seulement - ce film noir, avec quelques relents tarantinesques assumés, réussit pourtant à être dominé par une tonalité absurde et plutôt drôle. Mais la force du film réside encore plus dans ce duo efficace, composé de Gerald Wauthia et Steve Driesen, dont le réalisateur ignorait que leur évidente complicité avait pris forme grâce au théâtre.
Mis à la place de la victime, le spectateur n’a donc qu’à se laisser emporter par le surréalisme ambiant, les dialogues décalés qui font mouche, une image impeccable et puis, la probable perception de quelques aspects métaphoriques bien sentis, faisant écho à notre quotidien, puisqu’en filigrane, le scénario se moque du nationalisme belge. Raison pour laquelle Bowling Killers est davantage qu’un simple film de genre, et qu’il suscite beaucoup d’attention de la part des autres festivals, belges comme étrangers.
Bowling Killers de Sébastien Petit – court-métrage fantastique – 2012 – 10’