Car si “ce n’est pas l’homme qui prend la mer, c’est la mer qui prend l’homme”. Car notre personnage principal boit bientôt la tasse face à une soirée d’au revoir qui prend l’eau. Mais qui, de fil en aiguille, l’amène à effectuer une introspection, un voyage d’apprentissage contre vents et marées. La figure des marins, qui habite la chanson Beyond de Sea, adaptation anglaise de La Mer de Charles Trenet entonnée à pleins poumons par cette galerie de personnages farfelus dignes du Moulin Rouge de Baz Luhrmann, apparaît bientôt à l’écran. Ce clin d’œil à cet archétype de la comédie musicale, de Jacques Demy (Les Demoiselles de Rochefort) à Gene Kelly (Un jour à New York), est d’ailleurs synonyme du processus, du périple en eaux troubles, que le père, mais aussi le fils, tous les deux brouillés, vont avoir à faire pour se retrouver.
Car Beyond the Sea est avant tout un film de transmission, d’héritage. Que laisse une mère à sa progéniture biologique ou adoptée? Comment couper le cordon?
Dans le film de Hippolyte Leibovici et Flora Krivine, une naissance et les morts de deux mères (une véritable et une symbolique) se répondent, bouclent la boucle de cette quête de soi, de ce deuil, de cette acceptation finale qu’il est nécessaire d’aller de l’avant sans oublier son héritage.
Car que sommes-nous sans nos mères? Une fable émouvante et fantasque!