Dans Bad Bad Belgium, série animée en papier découpé numérique produite par AKA De Mensen, la Belgique se révèle comme une terre d’opportunités, ou plutôt d’opportunistes peu scrupuleux et judicieusement oubliés de l’Histoire nationale. Edgar Sengier, Michel Huygen et Danny Leclère. Le premier est vendeur d’uranium, le second vendeur de rêves immobiliers, le troisième vendeur d’XTC. Fameux tableau. Racontées par des proches prenant ainsi la forme de hérauts conteurs, ces tranches de vie se dévoilent par un savant travail de mise en scène, fortement documenté, mais narré avec fluidité, rendant l’ensemble tout à fait digeste, voire croustillant. À l’instar d’un film de Gangsters “à la Scorsese”, on se passionne pour l’histoire de Danny “Docteur XTC” Leclère, étudiant en médecine reconverti en fabricant de drogues n’ayant rien à envier au héros fictif de Breaking Bad. Et la mini-série d’atteindre son apothéose visuelle et narrative dans son troisième épisode, centré autour du rôle de la Belgique dans la création de la bombe atomique.
En plus d’être parfaitement bien ficelée, Bad Bad Belgium a le mérite de lever le voile sur un pan peu connu de l’Histoire belge et de ses antihéros, souvent plus connus à l’international que chez nous. On ne souhaite qu’une chose : pouvoir retrouver rapidement une seconde saison, tout aussi riche que la première.
Bad Bad Belgium : épisode 3 : Uranium est en sélection au Festival d’Annecy. La série complète est actuellement visible sur Streamz ou via VTM GO.
Plus d’informations : https://programme.annecyfestival.com/oeuvres/20243187