Dès les premiers instants du film, produit par l’IAD et récompensé notamment du prix du public au Palm Springs Short Festival, le décor est planté. Serge, interprété par George Siatidis, est agent de pompes funèbres et les morts, c’est son rayon. Il peut les faire sourire, il peut les faire râler, les transformer en smileys, il peut les colorer, il peut les câliner. Entouré par ses collègues croquemorts (une joyeuse bande interprétée par Pierre Nisse, Marouane Iddoub, Francis Pigeon), il fait son job consciencieusement jusqu’au jour où il se voit confier les cendres d’un inconnu et qu’ il doit garder sa fille Inès, Clara Yelin, pour la journée. Une autre histoire se raconte alors, celle d’un père et de sa fille qui se connaissent peu, maladroits, froids, à côté de la plaque. Ensemble, ils vont tenter de rendre hommage à ce défunt dont personne ne s’occupe. Et cette quête finira par les rapprocher.
Il y a quelque chose de The Big Lebowski, de The Little Miss Sunshine dans l’absurde des situations comme une virée en forêt où ils tombent nez à nez avec Philippe Grand’Henry reconverti en troubadour des cendres. Malgré les circonstances, on rigole. Pour travailler sereinement avec la mort, il faut avoir un sacré sens de l’humour pour garder ses distances. La mort est capable de recréer des liens ou de les défaire. Ici, le duo Serge / Inès est touchant dans sa maladresse et révèle deux êtres en manque d’amour et de tendresse.