Aline Boyen, réalisatrice, scénariste et photographe basée entre Bruxelles et Amsterdam, marque les esprits avec Pedro (2024), après le succès de FKTK (French Kissing Tooth Fairy), sorti en 2020 avec un excellent 9,5/10 sur IMDb.
Le film s’ouvre sur une photographie soignée et une bande sonore immersive, plongeant le spectateur dans la vie nocturne de Pedro, conducteur d’un bus en route vers Vittoria, en Espagne. Les paysages défilent, tandis que Wouter Hendrickx, avec un jeu minimaliste, réussit à instaurer une ambiance à la fois captivante et anxiogène, laissant entrevoir plusieurs niveaux de lecture.
La dynamique entre Pedro et sa collègue (Eva Kamanda) soulève des thèmes de rapport homme-femme et de distance intergénérationnelle. Leur connexion, bien que fragile, apporte une touche de douceur à un personnage par ailleurs froid et impulsif, jusqu’à l'accident inattendu avec un âne qui vient bouleverser le récit.
Pedro interroge la réinsertion sociale des personnes ayant purgé de longues peines d'incarcération, tout en abordant le jugement porté sur des individus apparemment inoffensifs. C'est une réflexion poignante sur la complexité des relations humaines et les défis de la réintégration.