"Je ne pourrai jamais imaginer la douleur provoquée par ton départ. Mais le rejet que tu as pour tout ce qui ne te ressemble pas m'a fait croire que ta vie était ici". Dans ces paysages verdoyants, au milieu des groseilles, entre des tantes qui chantent et racontent le passé - ces temps de persécution aujourd'hui révolus. Pour mieux comprendre l'exil de son père, Sylvia Rezsek a donc décidé de le filmer "dans ce décor qui lui appartient. Pour lui dire qu'elle se sens proche de lui".
Mais plus que des images de paysages, Sylvia Rezsek filme des visages. Celui de son père d'abord, puis ceux de ses tantes, en gros plan ou en travelling, les uns à la suite des autres, comme un album de famille qu'on feuillette un soir d'été. "Filmer les siens, pour tenter de créer un lien entre soi et le monde".
Sylvia Rezsek consacre ses images à sa famille, pour mieux comprendre d'où elle vient. Miroirs des origines, ces images nous frappent par leur simplicité et, davantage, leur vérité. Bien plus qu'un simple documentaire familial, À mon père est une belle réflexion sur le statut des images et sur la pérennité des souvenirs qu'elles engendrent.